Sacramento a beau avoir tourné la page après avoir écrit les plus belles lignes de son histoire, les départs de Vlade Divac, Chris Webber, Doug Christie ou Bobby Jackson marquant en effet la fin d'une époque dorée, les Kings n'en demeurent pas moins l'un des cadors de la conférence ouest. Après un printemps sans saveur, marqué par une piteuse élimination face à Seattle, la franchise californienne n'a certes guère fait de bruit au cours de l'été, mais les recrutements effectués -Bonzi Wells, Jason Hart- ou à venir –Shareef Abdur-Rahim- confèrent aux Kings de légitimes ambitions pour la saison prochaine.
Peja Stojakovic et Bonzi Wells, nouveaux coéquipiers
Il n'est plus question de rêves de sacre, de parcours glorieux ou de premiers rôles dans une superproduction à l'accent californien. L'ennemi intime du voisin angelino, Shaquille O'Neal, a quitté le Far West l'été dernier et il a suffi d'une saison pour voir les Kings être décapités. Le départ de Vlade Divac pour les... Lakers, il y a un an, a en effet donné le coup d'envoi d'un grand ménage aussi bien hivernal avec les départs de Doug Christie vers Orlando puis surtout de Chris Webber vers Philadelphie qu'estival, Bobby Jackson laissant les seuls survivants les grandes conquêtes Mike Bibby et Peja Stojakovic orphelins.
Le meneur californien a d'ailleurs bien du mal à masquer un désarroi teinté d'une certaine nostalgie au moment de revenir sur ces départs en série. "C'est clairement la fin d'une époque, a ainsi expliqué l'ancien Wildcat d'Arizona, il y a vraiment eu quelques chose de spécial avec cette équipe. C'était comme une grande famille et les voir partir un à un, c'est vraiment dur. Ça nous rappelle juste que c'est la loi du milieu et il faut juste espérer que l'équipe s'en sorte renforcée, capable de continuer à briller et de faire oublier une saison décevante."
Le cas Bonzi Wells...
Après une poussive sixième place à l'issue de la saison régulière, les hommes de Rick Adelman sont en effet tombés sans gloire face aux surprenants Sonics dès le premier tour des playoffs, les blessures des uns conjuguées à la méforme des autres et à un collectif méconnaissable les poussant vers une sortie prématurée. Un échec somme toute logique aux yeux d'un Rick Adelman un temps menacé par une éventuelle arrivée de Phil Jackson. "On n'a pas su jouer comme une équipe. Ça a souvent été notre force par le passé, mais les bouleversements intervenus en cours de saison au niveau et les blessures de certaines pièces maîtresses de l'équipe nous ont jamais permis de jouer en harmonie, d'être cohérents sur le parquet. Mais l'effectif est de qualité et affiche de belles promesses pour la saison prochaine." lançait ainsi l'ancien coach des Blazers au moment de donner le clap de fin sur la saison californienne.
Qui dit "effectif de qualité" ne sous-entend pas pour autant quelques retouches. L'été avait pourtant plutôt mal commencé avec le recrutement, à la draft, de l'arrière-ailier dominicain Francisco Garcia. Ses qualités propres ne sont pas en cause, l'ancien pensionnaire de Louisville pouvant même se révéler être un joueur talentueux, mais force est de reconnaître qu'avec son profil de shooteur piètre défenseur, il ne correspond guère aux besoins impérieux de la franchise californienne.
En plus d'avoir perdu en qualité, les Kings ne pouvant plus compter que sur trois éléments majeurs avec Bibby, Stojakovic et Miller attendu que les Kenny Thomas, Darius Songalia ou Brian Skinner ne font que jouer efficacement les utilités, Sacramento n'a en effet eu de cesse d'afficher des lacunes rédhibitoires en défense. Le comble a notamment été atteint sous les panneaux où Brad Miller, méconnaissable pour qui a en mémoire le guerrier vu jadis chez les Pacers, a ainsi permis à Jerome James de connaître un quart d'heure d'Andy Wharol long comme une série en cinq matches puis de signer un contrat indécent chez les Knicks.
La bénédiction Abdur-Rahim
Aussi, quand bien même le départ de Bobby Jackson, véritable inspirateur, catalyseur des énergies chez les Kings, est évidemment dommageable, l'arrivée de Bonzi Wells, malgré sa réputation sulfureuse, ne peut-être qu'un bienfait pour la formation californienne. Le joueur ne possède certes qu'une année de contrat et sera libre, à l'instar de Cutino Mobley cet été, de signer au plus offrant lors de la prochaine intersaison. Il reste évidemment un joueur particulièrement difficile à gérer comme en attestent ses précédents à Portland ou Memphis. Néanmoins, eu égard au peu de concurrence à son poste, Wells devrait pouvoir profiter d'un temps de jeu des plus conséquents et ainsi mettre de côté ses ineffables jérémiades, permettant de facto de hausser le niveau de jeu défensif des Kings et de reprendre le flambeau du regretté Doug Christie.
Ajoutez y que cette arrivée a également permis de se séparer du fantomatique Greg Ostertag, renvoyé, après une escale à Memphis, dans son Utah d'origine, l'arrivée de Bonzi Wells pourrait presque être considérée comme un bienfait. Alors que celle du meneur Jason Hart, pourtant vu à son avantage la saison passée à Charlotte avec ses 10 points et 5 passes de moyennes, relève de l'anecdote, que dire de celle programmée de Shareef Abdur-Rahim? Après avoir fait une croix sur l'ancien all-star, bien décidé à changer d'océan et à rejoindre le New Jersey, les Kings n'ont pas traîné à le relancer une fois son transfert chez les Nets annulé pour cause de genou suspect et son arrivée est programmée d'ici la semaine prochaine.
Une bonne pioche assurément, SAR tournant à 20 points et 8 rebonds en neuf ans de carrière et son arrivée permettant de combler le vide au poste quatre laissé par Chris Webber au moment de son départ pour Philadelphie. Enchanté par la perspective de jouer enfin les playoffs au printemps prochain, il ne devrait en effet signer que pour la mid-level exception, soit à 5 millions de dollars l'année, son agent Aaron Goodwin expliquant qu'"il entendait privilégier les considérations sportives plutôt que l'aspect financier". De quoi offrir de perspectives à la franchise californienne, désormais nantie d'un cinq prometteur et d'un banc à la hauteur. A moins que les sempiternelles blessures des Brad Miller, Peja Stojakovic et consorts s'en mêlent à nouveau...