Mobilisation générale

Tandis que la Louisiane tente, tant bien que mal, de panser ses plaies, l'heure est à la mobilisation générale au sein du mouvement sportif américain. Discrètement ou publiquement, nombre de sportifs entendent en effet montrer l'exemple et participer à la reconstruction des régions dévastées. De matches de bienfaisance en dons plus ou moins substantiels, en passant par des collectes organisées ci et là, plusieurs joueurs NBA se sont ont ainsi proposé leur aide pour aider. Tout en invitant leurs collègues à rejoindre le mouvement.



Le Superdome, devenu tristement célèbre.Réputé individualiste, parfois jugé même égoïste, bien souvent brocardé pour son manque de leadership, d'implication collective, Stephon Marbury a, une fois encore,pris tout son monde à contre-pied. Cette fois, point de cross-over infernal, son mouvement fétiche sur lequel il a bâti sa (mauvaise?) réputation, mais des larmes, des larmes de compassion. Alors que le mouvement sportif américain y allait depuis une semaine de ces élans de générosité, plus ou moins maladroits à l'image de Serena Williams, grande Arlésienne du circuit WTA, qui promettait 100 dollars pour chaque ace passé d'ici la fin de saison avant d'opter pour la mise aux enchères de quelques objets personnels, boucles d'oreille notamment, le meneur new yorkais est à son tour monté au créneau.

Invité par la radio américaine ESPN, Marbury n'a pas fait que fondre en larmes au moment d'évoquer la désolation laissée par Katrina dans le sud-est américain. Il a aussi appelé à l'aide pour reconstruire La Nouvelle-Orléans et sa région, promettant jusqu'à un million de dollars de dons. "J'ai vu ces enfants pleurer, j'ai alors pensé aux miens, à mon fils" a ainsi lancé l'ancien Sun, la voix chevrotante, renchérissant: "Vous voyez ces corps d'enfants flotter au milieu des eaux. C'est complètement fou, ça se passe à côté de chez nous. On ne peut pas rester sans rien faire et seulement se sentir heureux de marcher et de respirer. Il faut agir."

Un All-star game de bienfaisance

Le meneur new yorkais n'a pas été le premier à réagir puisque, avant lui, Kobe Bryant ou Alan Henderson, avaient ainsi promis 100 000 dollars de dons, imités par Baron Davis, ancienne vedette chez les Hornets, ou le natif de la région, Chris Duhon, auteurs de chèques de 60 et 30 000 dollars. Dans un autre registre, Lindsey Hunter a affrété une flotte de camions pour aider à évacuer les personnes coincées à Big Easy, et Shaquille O'Neal, ancien pensionnaire de l'université de Baton-Rouge a organisé, en compagnie de son épouse, des collectes de vivres et de vêtements autour de Miami après s'être rendu sur place pour constater l'étendue des ravages.

Parmi les premiers à se manifester après la catastrophe, l'ancienne gloire des Rockets Kenny Smith, aujourd'hui consultant chez TNT, est, quant à lui, parvenu, en un temps record, à aller au bout de son idée: organiser un match de bienfaisance au profit des victimes. C'est en effet dès ce dimanche que ce tiendra à Houston la rencontre caritative à laquelle participeront, entre autres, LeBron James, Kobe Bryant, Amare Stoudemire, Dwyane Wade, Kevin Garnett, Steve Francis, Stephon Marbury, Chauncey Billups, Ron Artest ou Paul Pierce, Avery Johnson officiant quant à lui sur un des deux bancs. Tandis que les joueurs devraient sillonner la ville dans la journée afin de participer à une collecte géante, Kenny Smith espère pouvoir offrir plus d'un million de dollars aux sinistrés.

Ajoutez-y des matches de charité prévus par les Spurs, les Mavericks ou le Magic par exemple, 500 000 dollars versés par les Bucks, 2,5 millions promis par le syndicat des joueurs et d'autres opérations mises en place par les franchises de la Ligue, et la manifestation de solidarité semble générale. Elle n'empêche pas néanmoins certains éditorialistes à appeler chacun à réagir à l'image d' Alex Labidou du Tymes-Picayune, le quotidien de la Nouvelle-Orléans, qui écrit "Il est temps pour chacun de se sentir outragé, du plus prtit au plus grand et de se demander ce qu'il est possible de faire pour aider. Et si certains ont déjà agi, en toute discrétion, cela les honore mais ils doivent assumer leurs rôles de leaders, d'exemples et appeler les gens à les imiter."